Au théâtre, le « quatrième mur » désigne ce « mur » imaginaire séparant la scène des spectateurs et « au travers » duquel ceux-ci voient les acteurs jouer. Mais c’est aussi un livre poignant de Sorj Chalandon, paru en 2013 qui m’avait bouleversé lorsque je l’ai lu pour la première fois. Dans ce roman, le narrateur, pour respecter la promesse faite à son ami metteur en scène, tente de faire jouer, à Beyrouth en guerre (80s) Antigone de Anouilh. Rassembler ainsi des acteurs des différents groupes ethniques et religieux impliqués dans le conflit, pour un répit de deux heures dans cette guerre. Je n’avais pu m’empêcher de mettre en fond sonore le Requiem de Duruflé, cher à l’auteur et auquel il est fait de nombreuses références tout au long de l’histoire. La musique renforçait alors la puissance des mots, la prolongeait, dans sa tragédie…