Non, je n’aime vraiment pas le plagiat. Ce n’est pas uniquement une
posture intellectuelle ou une problématique d’éthique professionnelle.
Non, cela me choque, me dérange, m’interroge …. alors j’en ai fait un
livre, mi satirique mi défouloir
Il y a quelques semaines, je devais corriger – dans mon autre vie professionnelle – des dizaines de rapports. 95% d’entre eux ne citaient aucune source et plus de 50% contenaient des phrases entières copiées-collées d’internet.
A leur corps défendant, ils sont tombés sur la « mauvaise correctrice »: j’ai une excellente mémoire et si je lis quelque chose je sais immédiatement si je l’ai déjà vu-lu ailleurs, même si je ne peux forcément re-situer le contexte.
Sur le coup, exaspérée je m’interrogeais ensuite sur cette pratique. Au delà de la facilité de faire ctrl+c sur son clavier, je me demandais pourquoi il leur semblait ainsi inconcevable de mentionner où ils avaient trouvé l’information . Je cherche toujours à comprendre mais surtout, en guise d’exutoire j’ai décidé de créer un petit livre « défouloir » sur le sujet!
La structure
Il s’agit d’une « boite magique », sur le modèle des cartes magiques japonaises. L’idée m’est venue d’une relieure néerlandaise, Bep Van Gasteren qui avait posté sa réalisation sur un groupe facebook.
J’avais très envie d’essayer et cela me semblait pouvoir parfaitement illustrer la problématique. En effet, cette boite s’ouvre dans les deux sens. Lorsqu’elle est ouverte d’un coté, certains rabats cachent entièrement des compartiments…. un peu comme, lorsque l’on « omet » volontairement d’indiquer ses sources!
Réalisation
Ma boite allait prendre la forme d’un ordinateur portable. A l’extérieur évidemment j’y incrustais en mosaique de papier une petite poire non sans rappeler un logo fameux ….
J’ai créé 3 compartiments:
- Dans celui central, j’allais insérer un rapport entièrement réalisé à partir de sources « plagiées » ou autres mauvaises pratiques (insérer une image tellement pixellisée qu’elle en devient illisible, avoir des images sans légende, chiffres sans contexte etc)
- Dans les deux compartiments extérieurs se trouvent un jeu de mémo comportant une trentaine de cartes : des extraits de rapports mais aussi évidemment leur source exacte. J’y ai inséré également quelques « pièges » : par exemple quand un étudiant cite 3 mots puis continue son copier-coller, ou bien quand la source attribuée n’est pas celle où se trouve le plagiat.
Chacun de ces compartiments, ainsi qu’une partie des « bandes » ont été recouverts de papier marbré réalisé à la cuve à partir d’une copie (vierge évidemment) d’examen.
Lorsque l’on ouvre la boite coté « Rapport », l’écran de logiciel d’écriture apparait, ainsi qu’un clavier – qui masque ainsi les deux autres compartiments.
Si la boite est ouverte de l’autre coté, j’ai simplement ajouté un rageux « CtrlC » qui est l’annotation la plus fréquente que j’appose malheureusement sur ce type de copies !
Si vous voulez vous aussi réaliser ce type de « boite magique », je vous invite à regarder le tuto publié par Bep sur sa chaine youtube …et si vous avez des idées pour comprendre & lutter contre ce type de pratiques faites moi signe!
Très beau travail et très belle démarche. On dispose d’outils formidables pour trouver toutes sortes d’informations mais d’accord avec toi rendons à César ce qui appartient à César.
surtout quand ça ne prend qu’à peine 1 seconde pour rajouter soit des guillemets soit une note de bas de page ! je pose une petite pierre, peut être qu’un jour cela ouvrira leur conscience! 😉
Boîte très rigolote comparée aux rapports !!!
Bonne convalescence Cécile
Merci ! 😉 Et oui je confirme c’était plus drole à réaliser qu’à corriger!
j’adore l’idée ! un moyen utile de mettre en évidence cet énorme problème de plagiat à l’heure où tout est à portée de main (ou de clic).
hihi! merci !
Wahou c’est brillant comme idée ! J’adore ! Quand à comprendre le pourquoi du comment … je pense que c’est à rechercher dans l’accès facile et gratuit du contenu en mode « tout ce qui est sur internet est libre, je peux le prendre et l’utiliser à ma guise ». Sauf que pas du tout. Et ça touche beaucoup les créateurs d’ailleurs (graphistes, photographes, …), toujours pompés, jamais cités ! Bref, un gros problème d’éducation. Du coup ta démarche est super pertinente, bravo !
C’est exactement cela, comme si y avoir accès librement réduisait à néant toute propriété intellectuelle ! 😉
La créativité comme défouloire c’est toujours brillant ????
Merci Cécile de ton humour et du trophée ????
C’est moi qui devrait te remercier de me donner de tels « cas d’école » ! hahaha 😀