Un grimoire pour Halloween

Il y a quelques semaines, je suis intervenue dans la classe de 6e de mon fils pour partager quelques trucs et astuces pour réaliser un grimoire plus vrai que nature.

Alors, si vous aussi vous souhaitez vous lancer dans la réalisation d’un tel objet mystérieux, il est possible, avec peu de matériel, de créer quelque chose de convaincant

 

Vieux, gros, énigmatique

Dans l’imaginaire collectif, un grimoire c’est vieux, peut être abimé, c’est aussi généralement relativement gros et son apparence est au choix mystérieuse ou terrifiante.

Je vais donc vous donner quelques pistes pour que votre réalisation reprenne ces marqueurs, sans rentrer dans le détail même de la reliure.

Si vous voulez des aides pour la reliure, je vous invite à lire l’un de mes tutos précédents (couture correntinha si vous avez un seul cahier, couture copte s’il y en a plusieurs ou même couture traditionnelle si vous avez le matériel adéquat)

Vieillir du Papier

Voilà l’étape à la fois la plus simple et la plus longue … Pour donner un aspect vieilli à votre papier, aussi bien par la couleur que la texture, rien de plus simple que de le teindre avec ce que vous avez sous la main.

Une cuve d’eau chaude dans laquelle vous pouvez :

  • ajouter des sachets de thé (thé noir simple, c’est celui qui colore le plus)
  • verser du café : au choix un expresso tout prêt ou bien, du café en poudre (style nescafé)
  • d’autres pigments naturels sont également très efficaces et vous donneront des teintes un peu diverses : une pincée de curcuma par exemple teinte extrêmement bien dans un joli jaune lumineux, de la poudre de betterave ajoutera un reflet rouge …

Vous déposez ensuite vos feuilles dans la cuve quelques minutes selon l’intensité de la teinte souhaitée (une dizaine de minutes c’est une bonne moyenne).

Puis ressortez-les délicatement. Faites attention, si vous avez choisi du papier photocopie de faible grammage, il devient assez fragile une fois mouillé et vous pourriez le déchirer … même si cela peut être un aspect artistique voulu pour renforcer l’aspect vieilli / abimé de votre grimoire

Posez-les sur un étendoir à linge pour les laisser sécher. Si vous les mettez à plat, il mettront plus longtemps à sécher mais la teinte sera plus uniforme. Si vous les mettez à la verticale (via pince à linge ou juste pliés en deux sur les barres de l’étendoir), vous pourrez avoir des coulures, mais qui peuvent être un choix esthétique

Une fois secs vous pouvez éventuellement les repasser (avec un tissu fin entre le papier et le fer à repasser) ou les mettre sous presse … mais personnellement je préfère justement les laisser tels quels pour renforcer leur aspect vieilli.

Réaliser la couverture

Lorsque je m’imagine un grimoire, je le visualise avec une couverture en cuir assez sombre … mais évidemment, peut-être n’avez vous pas de cuir à portée de main alors j’ai réfléchi à quelques alternatives bon marché faciles

Papier chiffonné/teinté

Si vous réalisez un mélange gel hydroalcoolique + gouache vous obtenez un mélange qui, une fois sec modifiera un peu la texture de votre papier pour en faire quelque chose d’intéressant, qui pourrait même ressembler à du cuir. Vous pouvez également utiliser de la glycérine pour le mélange (eau+glycérine+ gouache)

Le principe est simple : vous appliquez ce mélange de manière à humidifier complètement la surface de papier. Puis vous chiffonnez votre papier. Vous le dépliez. Rajoutez avec une éponge de la couleur là ou vous le souhaitez pour avoir des nuances. Chiffonnez à nouveau. Re-dépliez votre papier.

Une fois que l’aspect vous convient, vous mettez votre papier à sécher bien à plat sur un étendoir à linge.

Idéalement, si ce papier vous sert de couverture, prenez le dans le bon sens (ie parallèle aux fibres)

 Teinter un masque ?

Alors, oui, on est en période Covid on a tous des masques … comme je réflechissais à des matériaux que tous les enfants ont chez eux, j’ai fait des tests d’utilisation d’un masque jetable pour remplacer le cuir.

Comme pour le papier, je l’ai teint avec un mélange gel hydroalcoolique et gouache. Une fois sec, la texture est douce et agréable.

En revanche, cette matière ne colle pas. Du tout. J’ai essayé la colle d’amidon, ou la colle vynilique mais rien à faire. Cela ne devrait cependant pas vous arrêter : au Moyen-Age, les couvertures n’étaient pas non plus collées mais clouées ! A vous donc clous, attaches parisiennes, punaises ou autres moyens détournés!

 

Donner l’apparence d’un « gros » livre

Si comme mon fils, vous imaginez qu’un grimoire est nécessairement gros vous avez plusieurs possibilités :

  • mettre beaucoup de pages jusqu’à obtenir l’épaisseur souhaitée, mais cela peut rendre votre reliure plus complexe
  • Tricher en réalisant de fausses pages en carton (comme une sorte de boite en dessous de vos vraies pages) qui donneront l’illusion extérieure d’un gros ouvrage
  • Ruser : dans l’exemple ci-dessous mon fils a utilisé un livre existant qu’il a décoré, et il a simplement creusé un écart d’une centaine de page pour y glisser son vrai grimoire, plus fin

Le décor?

A vous de laisser libre cours à votre imagination.

Vous pouvez ajouter sur votre couverture des éléments en relief (soit en dessous de la couverture, par exemple en collant des formes en papier mâché ou en carton)…

Personnellement je suis plutôt adepte du recyclage ou de transformation d’objets

Dans les exemples ci dessous les yeux ont été réalisés avec des éléments simples :

  •  une demi sphère polystyrène (simplement prélevée sur un emballage) sur laquelle j’ai collé du fil vert pour les veines
  • une pierre de décoration de table dont j’ai peint la face inférieure pour donner des reflets
  • du plastique fou simplement passé au four en laissant la chaleur le rétracter et le déformer de manière aléatoire
    (ps oui j’aime bien mettre des yeux aux grimoires hihi)

Votre imagination est la seule limite ensuite !

Dans l’exemple ci-dessous, en cours de réalisation par mon fils de 11 ans, le fermoir est une sculpture de main réalisée sur pâte polymère durcissant au four. Complexe en apparence (en vrai, même moi j’étais un poil inquiète quand mon fils a voulu tenter ça), mais c’est relativement facile à réaliser pour un résultat plutôt probant . On a utilisé de la pâte « super sculpey », achetée en magasin de beaux arts, mais je crois que de la Fimo fonctionnerait tout aussi bien.

Il a d’abord créé une sorte de squelette métallique avec du fil métallique, l’intérêt étant d’avoir une structure rigide qu’il puisse ensuite articuler, une fois la forme de base recouverte de pâte pour obtenir la position exacte de la main qu’il souhaitait. Modelage à la main puis avec des petits outils recyclés. Passage de 15min au four à 130° et le tour était joué

Et vous, vous êtes plutôt monstre mignon, grimoire inquiétant ou necromicon ?

A vous de jouer !

Et n’hésitez pas à me partager en commentaire vos propres réalisations ou vos propres astuces de réalisations!

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